Chassis
Première mondiale 2006
A notre connaisance le premier chassis entièrement en zircone a été réalisé par notre labo. Usiné par Yann Probst.
Une autre première mondiale,
voici une barre linguale, des attachements extra coronaires ainsi que des contournements fraisés.
Le tout en Zircone.
Depuis 20 ans déjà j’observe les prouesses des CAD-CAM. A l’époque, il était effarant d’imaginer la possibilité de remplacer l’homme par une machine, chaque petit bridge nous émerveillait et l’on se prenait à rêver de tout ce qu’une telle machine allait nous apporter comme avantages.Toutefois nous ne pensions pas aux répercussions qu’elles pourraient engendrer dans notre environnement professionnel ni sur le plan technique ni sur le plan humain.
LA MAGIE D’USINER LA ZIRCONE À LA MAIN
En ce qui me concerne, j’ai toujours éprouvé le besoin d’avoir un contact avec la matière. Le plaisir de créer de ses mains n’existe pas avec le CAD-CAM.
J’ai toujours été fasciné par l’or, par la magie de sa fonte (quel spectacle de le voir se mettre en boule) et bien que l’ayant fait un nombre de fois incalculable, je n’arrive toujours pas trouver cela commun, je le ressens presque comme ésotérique.
Ce sentiment ne me permet pas de travailler l’or sans un profond respect, et jamais je ne quitte ma place sans balayer la poudre, je me brosse également les ongles afin de ne pas mettre de poudre par terre.
On se lie intimement avec l’objet que l’on a créé
Une autre matière me donne autant de satisfaction, c’est la zircone…..
Cela s’explique par le contact qu’on peut avoir en l’usinant. Quand on a passé du temps à soigner chaque détail, polir et repolir le moindre endroit, on se lie intimement avec l’objet que l’on a créé, et finalement on l’aime, il faut dire aussi que l’on en dégage une certaine fierté.
Cette intimité entre l’objet, la matière et l’artisan est difficilement imaginable si c’est un robot qui a élaboré l’objet.
Il suffira de presser sur un bouton pour qu’il soit » cloné » et ce ne sera plus un objet unique !
PANTOGRAPHE À LA RESCOUSSE DU CAD-CAM
De plus les CAD-CAM ont leurs limites, même pour ceux qui savent vraiment bien s’en servir et ils ne sont pas légion. Scanner est tout un art et les problèmes existent avec leur cortège de déceptions.
Depuis plus de six années Zirkonzahn améliore sa technique et augmente ses possibilités.
Des accessoires nécessaires à la réalisation de pièces atypiques sont disponibles. De nombreux conférenciers de très haut niveau et de renommée internationale ont choisi le pantographe d’Enrico Steger.
J’ai agi de même sans hésitation tant il apparaît comme » logique et fait pour les vrais pros « . Il a été inventé par M. Steger qui, ne l’oublions pas, est avant tout prothésiste, et pas des moindres, ceux qui ont eu la chance d’assister à ses conférences s’en souviennent. Son pantographe était le premier, et si aujourd’hui beaucoup de firmes ont suivi, c’est la preuve qu’il avait raison et que ces appareils ont de l’avenir. Dans certains grands laboratoires allemands, ils se révèlent être le complément indispensable au CAD-CAM.
Forts de cette logique, nous avons été les premiers en France à posséder un pantographe, conscients
qu’un jour ou l’autre nous serions limités par l’informatique. Grâce au pantographe, seule notre imagination a des limites.
Zirkonzahn organise périodiquement des ateliers entre les formateurs des différents pays, dont nous
faisons partie, ce qui est particulièrement enrichissant au niveau des échanges des idées et des tours
de main de chacun. Ceci nous permet de renseigner tous ceux qui sont venus faire un stage dans notre
laboratoire à Eckwersheim.
FRAISER LA ZIRCONE A QUELQUE CHOSE
D ’ E X C I TA N T …
Tous l’ont remarqué : quand on fraise, on est tellement concentré qu’on oublie les soucis et même
l’heure. Un de nos stagiaires a retrouvé la joie au travail qu’il avait un peu perdue. Un autre, plus amusant encore, s’est trouvé rajeuni de 10 ans.
Quoi de plus magique, sans aucun réglage sur notre pantographe, de constater après le frittage, l’extrème précision des travaux ?
La rétraction de la zircone de Zirkonzahn est constante d’un bloc à l’autre, cela est un avantage fantastique. On se demande pourquoi les autres fabricants n’en font pas autant, cela simplifierait les choses.
LES PREMIERS PAS
Il est recommandé de commencer par se familiariser avec la zircone en réalisant de petites pièces unitaires afin de prendre confiance. L’expérience vient rapidement car ce n’est pas sorcier. Nous pouvons le dire, tous nos stagiaires sont satisfaits et s’en sortent très bien.
Après avoir réussi quelques couronnes et petits bridges nous nous sommes spécialisés sur les abutments ou piliers implantaires.
Quel plaisir et quelle joie de pouvoir enfin faire de la zircone chez soi, sans sous-traitant et surtout sans transport. Le transport est cher, il coûte du temps et de l’argent. Si nous fraisons le soir avec notre machine, le lendemain matin nous avons ces merveilleuses pièces au creux de la main
Ceci est enfin rendu possible par le prix plus que raisonnable du Zirkograph 025 (3974€ H.T.) à la portée de chaque laboratoire
PLAQUES SQUELETTÉES.
Relever les défis est incontournable lorsqu’on s’engage aussi loin dans une passion. C’est ainsi que nous avons réussi notre première plaque squelettée en collaboration avec le professeur Sami Sandhaus et l’équipe du laboratoire de Charles Samit il y a de cela 3 ans.
Le patient était allergique à tout, résine, métal, même l’or. Seule la solution de la zircone pouvait venir à bout de ce problème. Dents et gencive, en céramique, ont été cuites directement sur la plaque.
La aussi, la précision était totale. Et c’est ainsi que Yann (mon fils) fut le premier à fraiser une plaque en zircone car, à ma connaissance, il n’existe aucune publication montrant un tel travail, je dirai même une telle prouesse
FRAISAGES ET ATTACHEMENTS
Comment résister à l’envie d’aller plus loin et de faire en zircone ce que je faisais en or depuis si longtemps. Petit à petit on connait le matériau et la confiance s’ installe. Pourquoi hésiter encore à en faire des couronnes télescopiques et des attachements puisque nous maîtrisons la zircone !
L’ARMATURE ET LES FRAISAGES PRIMAIRES
Nous avons tout d’abord réalisé une armature en » rigid » qui est un composite de chez Zirkonzahn. C’est à cette étape que les axes et les fraisages sont conçus et élaborés. C’est aussi à ce moment que les attachements extra-coronaires sont placés, il s’agit dans ce cas de figure du Vario Soft 3 mini de Bredent qui est le mieux adapté de par sa souplesse à ce type de conception.
Il faut savoir rester prudent et bien choisir ses composants, en aucun cas la zircone n’est incassable !
Cette maquette a donc été copiée dans le pantographe. Après l’étape de surfaçage, vient l’étape de fraisage. Nous utilisons la bonne vieille méthode, comme pour l’or, avec une fraiseuse, équipée d’une turbine « aqua » de préférence, et bien sûr sans trop appuyer. Nous avons dans ce cas précis testé différentes fraises de Komet qui se sont révélées très appropriées à ce type de fraisage. Par exemple: le set ceramic art 4370 et le set 4439.
Les contournements ont été polis à l’aide de polissoirs de Komet. Le brillant final s’obtient par un bon polissage à la pâte diamantée
Le Vario est placé sur l’attachement
Paul a ensuite monté les céramiques et le Dr P.H. Scalesse a fait un essayage, pris une empreinte et nous a fait parvenir le travail pour l’étape suivante de la barre palatine.
LA BARRE PALATINE
Soucieux de la perfection et pour éviter toute flexion fatale de la maquette lors du fraisage nous avons d’abord réalisé cette barre en Co/Cr/Mo afin de dupliquer avec la plus extrêrme précision.
A ce niveau d’essai, on n’a pas droit à la moindre erreur.
Il est évident qu’un tel fraisage nécessite une très grande concentration. Il faut fraiser avec le plus grand respect,
puis le bloc est désolidarisé du pantographe et, même si la zircone avant frittage est un peu plus solide que du plâtre , il faut rester prudent car à ce moment-là tout peut basculer, comme on dit couramment » on marche sur des oeufs « .
A cette étape, la plaque en zircone est lissée comme aucune machine-outil ne pourrait le faire. Il vaut mieux le faire à ce moment qu’après frittage où ce serait une énorme perte de temps. Enfin la plaque est frittée sur pied comme les autres travaux.
LES FRAISAGES SECONDAIRES
Lorsque l’on a la chance d’avoir un tel défi entre les mains et que l’on sait apprécier à sa juste valeur
la confiance qu’on nous témoigne, on n’hésite pas aller au bout du délire. C’est pour une précision absolue que nous avons réalisé les contournements fraisés secondaires en or pour duplication.
D’une part, le copiage est optimisé, d’autre part, puisque c’est un essai, le patient aura la chance d’avoir une prothèse en zircone une autre en métal au cas où
Les fraisages sont ainsi fixés dans le pantographe et reproduits à l’identique
puis ils sont frittés, ajustés consciencieusement et polis. Ils seront ensuite solidarisés à la plaque avec de la colle composite Nimetic’ ESPE. Enfin les parties secondaires des attachements Vario Soft 3 mini sont placées avec succès dans la logette prévue à cet effet.
Paul n’a plus qu’à terminer la dernière étape qui est une finition résine et le Dr P.H. Scalesse pourra enfin poser le tout en bouche, car ce genre de travail nécessite un certain temps – ici le patient mérite bien son nom !
Il est bien sûr impensable de faire ce type de travaux sans passion, il faut savoir s’engager à fond et ce n’est possible que grâce à la fraîcheur de notre jeune équipe.
Merci à Yann et Roxane, qui assurent la formation des stagiaire et qui sont toujours prêts à renseigner nos élèves zirconistes.